Que vous veniez de lancer votre activité ou que vous l’exerciez depuis des années, la TVA reste un sujet complexe lorsqu’elle concerne la profession d’artisan.
S’y retrouver parmi les régimes, la TVA exigible ou déductible, les taux qui varient en fonction des travaux réalisés etc… exige souvent un peu de concentration !
Nous vous avons donc remis à plat tout ce que vous avez besoin de savoir pour pouvoir facturer vos clients dans les règles.
Commençons par un rappel !
La TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) est un impôt indirect sur la consommation.
Elle est collectée par les entreprises assujetties à la TVA pour le compte de l’État et reversée mensuellement, trimestriellement ou annuellement à l’administration fiscale.
Attention toutefois, si c’est à l’entreprise de faire la déclaration de TVA, ce n’est pas à elle d’en supporter la charge !
Cette taxe ne s’applique qu’au consommateur final, et l’entreprise agit uniquement comme un organisme collecteur.
La TVA déductible est la TVA facturée à l’entreprise par ses fournisseurs (qui eux-mêmes étaient chargés de collecter la TVA).
Lorsqu’une entreprise paye une TVA de 20 % sur un achat lié à son activité commerciale, elle paye une taxe dont elle n’est pas redevable.
TVA versée au service des impôts = TVA collectée - TVA payée sur des achats professionnels (TVA déductible)
Si la somme de la TVA déductible est supérieure à la TVA collectée, alors l’entreprise bénéficie d’un excédent de TVA, c'est-à-dire que le fisc lui doit de l’argent.
Ce crédit peut être soustrait de la prochaine échéance de TVA (on parle alors d’un report de crédit de TVA).
Donc lors de la déclaration de TVA, il y a trois scénarios possibles :
Comme nous venons de le voir, la TVA que vous payez sur un certain nombre des achats professionnels que vous faites peut-être déduite de votre TVA exigible. Toutefois, ces achats doivent respecter certaines conditions.
De la même manière, certains frais généraux dépensés dans le cadre de l’activité de l’entreprise peuvent permettre une déduction de la TVA.
Si vous sous-traitez régulièrement des prestations ou que l'on vous en sous-traite, vous rentrez dans un dispositif appelé l'autoliquidation de la TVA. Pour faire simple, ce dispositif vise à simplifier les démarches de collecte de TVA entre les sous-traitants et le donneur d'ordre.
Avec le système classique, les sous-traitants devraient facturer la prestation TTC au donneur d'ordre, collectant donc de la TVA à reverser au trésor public et obligeant le donneur d'ordre à déduire cette TVA de sa propre déclaration. Grâce au dispositif d'autoliquidation de la TVA, les sous-traitants facturent leur prestation en hors taxe au donneur d'ordre qui se charge donc de collecter la TVA auprès du client final et de la reverser à l'état.
La collecte et la déclaration de la TVA est une procédure assez lourde.
Pour ne pas encombrer les petites entreprises avec une fiscalité alourdie, le législateur a distingué trois niveaux de régimes différents qui n’ont pas les mêmes obligations vis -à-vis de la TVA.
Ces trois niveaux sont déterminés par le Chiffre d’Affaires Hors Taxe réalisé par l’entreprise sur l’exercice.
Ce régime s’applique pour :
- Les entreprises de vente de bien réalisant un CA HT de plus de 818 000 € ;
- Les entreprises de prestations de services ayant un CA HT de plus de 247 000€ ;
- Il existe un cas particulier lorsque le montant de la TVA exigible au titre d’un exercice est supérieure à 15 000€. L’entreprise devra alors effectuer une déclaration tous les mois à partir de l’exercice suivant.
Le déclarant verse deux acomptes semestriels qui sont régularisés lors de la déclaration de TVA une fois par an. Toutefois, l’artisan peut aussi décider de choisir le régime supérieur s'il le souhaite.
Il n’y a ni collecte de TVA ni déductibilité.
Comme indiqué, les seuils diffèrent en fonction de l'activité de votre entreprise (vente de biens ou prestations de service). Et il n'est pas toujours facile de savoir comment est catégorisée votre activité. Voici les trois grandes catégories dans laquelle peut-être rangée votre activité.
Attention, les activités doivent être différenciées et respecter les 2 seuils d'activité.
Par exemple, pour les micro-entreprises qui ont à la fois une activité de ventes et de prestations de services. La franchise en base de TVA s'applique uniquement si :
Le taux de TVA en vigueur est le taux plein de 20 %.
Toutefois, certaines exceptions existent en BTP et ouvrent la porte à différents taux de TVA à connaître pour facturer correctement votre activité.
En plus du taux normal à 20 %, il existe le taux intermédiaire à 10 % et le taux réduit à 5,5 %.
Plusieurs facteurs vont déterminer quel taux s’appliquent :
Les taux applicables sont liés aux travaux effectués. Certains travaux éligibles bénéficient d’un taux réduit.
Alors quel taux s’applique sur quel ensemble de travaux ?
De plus, certains équipements sont soumis au taux réduit de TVA (5,5 %) et notamment :
Pour pouvoir proposer une TVA réduite, les travaux doivent porter sur des locaux à usage d’habitation construits depuis plus de 2 ans.
Il peut s’agir de :
Les clients des travaux peuvent bénéficier d’un taux réduit à condition d’être :
Si les travaux réalisés ont un montant de plus de 300 € TTC, vous devez faire remplir et signer une attestation de taux de TVA réduit à votre client avant la facturation.
Vous pouvez retrouver des modèles juste ici pour :
Attention, sans ce document, vous pourriez vous voir demander de rembourser la différence de TVA perçue en cas de contrôle. En plus de cette attestation, les mentions suivantes doivent figurer sur la facture :
Soan, la solution de gestion financière qui vous accompagne au quotidien.
Merci d’avoir pris le temps de lire notre article ! N’hésitez pas à visiter notre blog et notre FAQ 🙂
Rendez-vous sur le blog Soan ou abonnez-vous à nos réseaux sociaux : LinkedIn, Facebook ou Youtube.